• Année: 3e
  • Durée : de 30 min à 1 heure de cours
  • Moment-clé : La civilisation celtique et le monde gréco-romain

1. Contextualisation dans le parcours en histoire

Au seuil de la 3e, le cours d’histoire introduit au travail d’enquête à partir de traces du passé. Pour l’Antiquité et le Haut Moyen Age, celles-ci sont essentiellement archéologiques.

Cette activité invite l’élève à s’interroger autour d’une seule trace matérielle. Au moyen de recoupements d’informations, il cherchera à mieux la caractériser et mieux la comprendre. Ce faisant, l’élève réactive et affine le savoir-faire de la carte d’identité ainsi que la notion de trace du passé déjà abordés au cours d’EDM.

Au terme de cette situation d’apprentissage, l’élève aura appris à

  • Lire la référence d’une trace du passé ;
  • Sélectionner dans une synthèse des informations pertinentes pour mieux comprendre une trace du passé ;
  • Utiliser le manuel intuitivement : dossiers, synthèses, clés explicatives, lexiques, renvois, … ;
  • Déterminer et distinguer l’origine et le contexte de découverte d’une trace archéologique ;
  • Caractériser une trace archéologique : matériau, grandeurs ;
  • Décrire une trace iconographique ;
  • S’interroger sur l’interprétation d’une trace du passé.

2. Document

Construire l’histoire, 3e, dossier 14, document n° 2 (et le texte de synthèse de cette double page).

3. Consignes

Au Musée du Châtillonnais en Bourgogne (+/- au centre de la France), des archéologues ont fait une découverte remarquable. Tu t’interroges : « Que vas-tu apprendre sur les Celtes qui vivaient dans cette région au milieu du 1er millénaire avant Jésus-Christ ? »

En puisant des informations dans le dossier pages 36 et 37 :

  1. Détermine si le document n° 2 est une trace du passé ou un travail postérieur
  2. Dresse la carte d’identité de cet objet. En plus des items/questions utilisées habituellement (cf. cours d’EDM), précise aussi :
    • Type d’objet : nom et utilisation(s)
    • Matériau 
    • Dimensions
    • Lieu de production
    • Lieu de découverte
    • Lieu de conservation
    • En deux lignes, décris ce qui est représenté sur ce détail (personnages, objets, vêtements, …)
  3. En deux lignes, décris ce qui est représenté sur ce détail (personnages, objets, vêtements, …).
  4. Surligne la ou les bonne(s) proposition(s) parmi les phrases suivantes :
    • La découverte de cet objet nous apprend que Celtes et Grecs faisaient du commerce entre eux à la fin du 6e siècle avant J.-C. ;
    • La découverte de cet objet nous apprend que les soldats grecs utilisaient des chars tirés par 4 chevaux ;
    • Cet objet est une arme celte ;
    • La découverte de cet objet nous apprend que les Celtes honoraient leurs morts, y compris les femmes, en déposant des objets de valeur dans leurs tombes ;
    • La taille et le poids de cet objet sont énormes. Les chercheurs se demandent s’il s’agit d’un cadeau diplomatique entre personnalités de haut rang.

5.  Rédige une question de recherche en lien avec le document n°2

4. Exemple de production attendue

  1. Il s’agit d’une trace du passé. C’est une trace archéologique (OU trace matérielle OU vestige archéologique) et une trace iconographique.
  2. Carte d’identité :
    • Auteur : inconnu
    • Datation : environ 530-520 avant J.-C.
    • Destinataire premier : une dame importante celte de Bourgogne ??
    • Type d’objet : haut d’un « cratère » c-à-d. d’un « vase » ou récipient servant à mélanger du vin avec de l’eau et des épices
    • Matériau : bronze
    • Dimensions : hauteur, 1,64 m et diamètre (largeur) 1,27 m
    • Lieu de production : Italie du Sud alors « Grande Grèce »
    • Lieu de découverte : Vix en Bourgogne (France)
    • Lieu de conservation : Musée du Châtillonnais à Châtillon sur Seine (France)
  3. On distingue 2 chars tirés par des chevaux et conduits par des personnes casquées. Entre chaque char, marche un homme avec un casque (à plumes ?) et un bouclier.
  4. Surligne la ou les bonne(s) proposition(s) parmi les phrases suivantes :
    • La découverte de cet objet nous apprend que Celtes et Grecs se connaissaient et échangeaient entre eux à la fin du 6e siècle avant J.-C.;
    • La découverte de cet objet nous apprend que les soldats grecs utilisaient des chars tirés par 4 chevaux ;
    • Cet objet est une arme celte ;
    • La découverte de cet objet nous apprend que les Celtes honoraient leurs morts, y compris les femmes, en déposant des objets de valeur dans leurs tombes ;
    • La taille et le poids de cet objet sont énormes. Les chercheurs se demandent s’il s’agirait d’un cadeau diplomatique entre personnalités de haut rang.
  5. Comment ont-ils transporté cet objet lourd de plus de 200 kg ? Un char supporte-il ce poids ?

OU Pourquoi l’Italie était-elle appelée « Grande Grèce » ?

OU À quoi reconnaît-on des soldats celtes ?

OU Les Celtes croyaient-ils en une vie après la mort ? …

5. Apprentissages à structurer dans le cours

  • Savoirs sur la discipline historienne (« l’Histoire ») :
    • Connaître les items (questions) habituelles d’une carte d’identité d’un document.
    • La forme, les dimensions et le matériau des traces archéologiques aident à déterminer leur période, leur(s) fonction(s) et leur(s) destinataire(s). Ici : le bronze renvoie au premier âge du fer. De même, cela donne une idée de leur(s) fonction(s) : ici, l’objet est trop massif et précieux pour être réellement un objet de la vie quotidienne ; il est probablement lié à des cérémonies, à des rites religieux ou funéraires ou encore à des échanges diplomatiques ;
    • Une trace archéologique est toujours fiable en soi : elle est tangible. Par contre, son interprétation (datation, origine, pourquoi est-elle découverte là ?) est objet de recherche et donc parfois, d’incertitudes. Il est donc toujours nécessaire de confronter les traces archéologiques (et iconographiques) aux traces écrites.
    • L’histoire est une « enquête » non achevée.
  • Savoirs sur les contenus historiques :
    • Les civilisations celte et grecque sont contemporaines ;
    • Stratification sociale : une tombe de femme celte peut être fastueuse ;
    • Éventuellement, aires géographiques des civilisations celte et grecque aux 6e et 5e siècles ACN. Par exemple, cf. la carte du même manuel, p. 286, dossier 114.
    • Autres savoirs qui ne doivent pas être maîtrisés ni retenus par l’élève : savoirs liés aux rites funéraires celtes et à l’équipement militaire grec.
    • Vocabulaire spécifique qui peut mettre l’élève en difficulté (et qui ne doit pas être maîtrisé): cratère, libation, parure, tumulus, …
  • Savoir-faire :
    • Distinguer une trace du passé d’un travail postérieur
    • Déterminer la nature d’une trace du passé ;
    • Lire la référence d’une trace archéologique ;
    • Mobiliser sans aide les items (questions) d’une carte d’identité d’un document ;
    • Faire correspondre une année à un siècle avant/après J.C. et inversement (réactivation) ;
    • Caractériser une trace archéologique : matériau, grandeurs ;
    • Déterminer et distinguer l’origine et le contexte de découverte d’un objet archéologique ;
    • S’interroger sur l’interprétation d’une trace du passé matérielle (sans maîtriser toute la démarche !) ;
    • Sélectionner dans une synthèse des informations pertinentes ;
    • Décrire succinctement une trace iconographique.
  • Compétence(s) :
    • La compétence 2 partiellement, telle qu’elle est définie dans le Référentiel des compétences terminales et savoirs requis en histoire : ” En fonction d’une question déterminée, remettre dans son contexte historique, analyser et critiquer un ensemble limité de sources. ” Cet exercice répond totalement à cette définition mais pour un seul document, de type non écrit.
    • En préparation et en amont, la compétence 1 « se poser des questions de recherche »

6. Pistes pour le transfert et/ou l’évaluation

Cf. les situations d’apprentissages sur ce site:

7. Ressource pour un prolongement possible ouvrant sur la stratification sociale

“Pas son genre! La question du genre en archéologie” est une petite brochure fort bien faite qui montre combien les stéréotypes actuels des chercheurs peuvent ralentir la juste interprétation des découvertes archéologiques. L’exemple de la tombe féminine de Vix y est expliqué de façon accessible pour des élèves de 3e. Le PDF est téléchargeable gratuitement et consultable en ligne ICI